Fitness - Santé : Le stress
La meilleure et la pire des choses
Contrairement à une idée fort répandue, le stress est une excellente réaction à une sollicitation extérieure. Il est indispensable à la vie. C'est une mobilisation rapide de tout l'organisme, une mise en état d'alerte et de vigilance pour résoudre au mieux un problème.
STRESS : situation réelle
Si vous devez rencontrer le directeur des ressources humaines d'une entreprise pour une embauche éventuelle, vous pourriez vous rendre à ce rendez-vous totalement décontracté ... trop peut-être si le stress n'existait pas. Au contraire, le stress que va produire cette rencontre est destiné à rendre votre corps et votre cerveau hyper performants pour que vous soyez le meilleur possible, en pleine possession de vos moyens (rapidité des réactions et des réponses, humour et intelligence pétillante, image de soi qui respire le dynamisme, la volonté de réussir, la confiance, etc.).
Autre exemple, moins sympathique, de ce que peut être le stress : vous êtes agressé de nuit dans un couloir du métro. La peur va décupler votre énergie. On dit qu'elle donne des ailes ... qui, justement, vont vous permettre de semer vos poursuivants. L'énergie que vous ressentez dans de tels moments peut même vous étonner. Tout se passe comme si votre organisme venait de mettre le turbo (sur-régime). Et ce phénomène est bien réel. Il correspond à la décharge dans le sang de diverses hormones : adrénaline, endorphines, etc. Ces substances que votre organisme fabrique à la demande produisent divers effets dont les plus connus sont une accélération du rythme cardiaque et de la respiration (et donc de la pensée grâce à une irrigation plus forte, plus rapide et plus oxygénée des cellules cérébrales), une sécheresse de la bouche, un tremblement fin des extrémités, une pâleur, des suées, l'impression d'un nœud sur l'estomac, etc.
N'ayez pas peur de ces sensations. Ce ne sont que des sensations. Elles sont produites par votre organisme en bonne santé qui n'a vraiment aucune raison de se faire du mal à lui-même.
Elles servent à vous mettre en état d'apporter face à un stress la meilleure réponse possible, la plus efficace.
STRESS : toxique ou pas ?
Alors pourquoi dit-on, dans tous les magazines à grand tirage, que les stress sont toxiques ?
Ils peuvent le devenir effectivement de deux manières :
1 - la sensation que vous ressentez face au stress peut, au lieu de vous dynamiser, complètement vous paralyser. Vous ressemblez alors au petit lapin qui tremble de tout son corps devant un naja dressé, prêt à le mordre. Alors que l'animal menacé devrait tout naturellement fuir, il est figé, incapable du moindre mouvement, dans l'attente de la mort. Ce phénomène s'appelle le freezing, terme anglais très évocateur d'un état proche de celui produit par une température très basse. Cette réaction est une réponse inadaptée au stress. Elle provient du fait que celui qui vit l'événement générateur du stress s'analyse et a peur de sa propre peur ou, plutôt, des réactions physiques que celle-ci déclenche.
Comment venir à bout de ce phénomène hautement auto-destructeur ?
En s'habituant au stress. Les personnes qui sautent à l'élastique ou en parachute, qui chassent des fauves, qui partent à l'aventure en Amazonie, etc., connaissent les effets de l'adrénaline et ne sont plus du tout paniquées par les stress mineurs de la vie quotidienne. A une échelle plus modeste, il est possible d'apprendre à canaliser l'énergie engendrée par la peur : les cours de self-défense donnés dans des clubs du troisième âge peuvent faire sourire car les prises enseignées seraient souvent peu efficaces face à de solides voyous. Eh bien, ces cours sont merveilleusement utiles : ils apprennent à vivre une agression " à blanc", à se laisser empoigner, à accepter un contact rapproché sans paniquer. L'expérience montre qu'en cas d'agression, les victimes qui ont acquis ces vagues notions de self-défense s'en sortent plutôt mieux. Au moins en ne paniquant pas et donc en ne faisant pas de bêtises qui aggraveraient encore leur situation (ex : hurler de façon incontrôlée dans un lieu désert donc bien inutilement, ce qui déclenche un stress chez l'agresseur qui peut mal réagir et devenir encore plus violent et dangereux, capable parfois du pire pour que ces cris stridents s'arrêtent ...).
Le calme génère le calme comme la panique génère la panique.
De plus, et c'est le plus étonnant de l'affaire, une personne qui apprend à se défendre ne l'écrit pas forcément sur un badge accolé à sa poitrine mais il se dégage d'elle une certaine sérénité qui fait que, progressivement, elle n'est plus dans le camp des "victimes".
Statistiquement, ces personnes-là se font moins agresser. Elles ne dégagent plus la peur que connaissent trop bien, par exemple, ceux qui craignent les chiens. Cette phobie dégage une odeur que les chiens connaissent bien. Elle peut les faire aboyer toujours plus et même les rendre fort dangereux. Alors que ceux qui n'ont pas peur des chiens peuvent passer à côté d'eux sans déclencher la moindre réaction. Curieusement, l'agressé peut être en partie responsable de l'agression qu'il subit et ce phénomène est valable dans tous les domaines de la vie quotidienne.
2 - Le même stress répété sans cesse peut déclencher des troubles psychologiques sévères : harcèlement professionnel ou surcharge permanente de travail (parfois acceptée dans un premier temps, chacun n'étant pas à même de juger ce qu'il peut supporter à long terme, l'employeur ne pouvant que se réjouir de cet excès de zèle ... qui ne pourra durer qu'un temps !), le bruit d'un marteau-piqueur pendant des jours et des jours, des motos pétaradant tous les soirs à la même heure, la peur sur certaines lignes de banlieue. Pour ne pas se laisser envahir par la crainte de ce type de stress, on peut suggérer mille et un "petits moyens" : apprendre des techniques de relaxation et de contrôle de la respiration (ex : yoga, tai-chi), des sports de combat (qui tout à la fois augmentent la confiance en soi et diminuent l'agressivité), changer de stress (en mettant, par exemple, des écouteurs pour écouter du hard-rock et couvrir ainsi des bruits devenus insupportables), faire des breaks dans la vie professionnelle, sentimentale, s'offrir une légère sieste ou quelques minutes de détente matin et après-midi, augmenter son temps de sommeil, fragmenter ses vacances (et, pour certains, en prendre enfin après des années de travail ininterrompu), découvrir de nouveaux loisirs, etc., apprendre à rire de ce qui a l'habitude de nous énerver, se rappeler sans cesse qu'il est hors de question de se faire du mal à soi-même en se laissant envahir par des réactions négatives produites par des stress à répétition.
Si tous ces moyens se révèlent infructueux, n'hésitez pas à consulter votre médecin ou un psy : le simple fait de parler, de se confier est déjà bénéfique.
STRESS : Conclusion
Ne pas confondre stress et angoisse. Alors que l'angoisse est une sensation de malaise, de danger imminent sans cause apparente, le stress a toujours une origine bien précise qu'on peut éviter et, dans le cas contraire, contourner, dominer. Sauf, bien évidemment, s'il s'agit d'un bon stress qui aide à réussir et à vivre pleinement sa vie.
Crédit texte - Jean-Marie Thiébaud